Mai 2023
Professeur
Karim Asehnoune
Président-Administrateur du CNCR
La spécificité du CNCR en tant que représentant de la recherche publique hospitalière implique de lui donner un rôle d’interlocuteur à part entière auprès de nos partenaires.
J’ai eu l’honneur d’être élu à la présidence du CNCR le 13 mars dernier, investi par la confiance des conférences des directeurs de CHU, de CH, des présidents de CME et des doyens des facultés de médecine. C’est un honneur et une responsabilité de porter la voix de la recherche hospitalière, dans sa pluralité et sa richesse ; je les en remercie profondément et suis honoré de succéder au Pr Didier SAMUEL.
Avant toute chose, je tiens à rappeler la place déterminante des Établissements Publics de Santé pour soutenir les ambitions de la France. Loin d’être en perte de vitesse, en déclin, la recherche publique en santé reste en foisonnement : les CH sont de plus en plus investis, preuve en est des derniers chiffres dévoilés par la cellule bibliométrie du CNCR sur la période 2011-2020 avec un nombre de publications doublées, présentes pour 42 % dans des revues de rang A ou B. Quant aux CHU, entre 2012 et 2021, ils ont vu une augmentation de 47 % de leurs publications et une progression de plus de 50 % dans le Top 1 %.
Ainsi, je ne suis résolument pas décliniste.
Pour autant, il s’agit de gagner en efficience, de lever les freins et de donner plus de moyens aux chercheurs et personnels de recherche sur le terrain. Le CNCR a pour vocation de représenter les activités de recherche et d’innovation des Établissements Publics de Santé aux côtés des autres acteurs institutionnels (conférences hospitalières, Universités, Inserm, CNRS…) mais également à l’interface avec les Ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur, la DGOS et l’Agence de l’innovation en santé (AIS). La spécificité du CNCR en tant que représentant de la recherche publique hospitalière implique de lui donner un rôle d’interlocuteur à part entière auprès de nos partenaires, qu’ils soient institutionnels (comme la DGOS ou l’Inserm) ou industriels comme le Leem, le Snitem ou encore l’AFCROs…
Je pense également à d’autres acteurs de premier plan, que sont la CNRIPH ou F-CRIN pour ne citer qu’eux. La création de l’Agence Innovation Santé (AIS) doit aussi permettre d’être plus réactifs dans les processus de décision. Enfin, un rapprochement du CNCR avec le Ministère de l’Industrie serait profitable afin de développer les relations entre recherche académique et industrielle, depuis les start-ups jusqu’aux grands groupes dans un contexte de réindustrialisation de la France.
L’ensemble des acteurs institutionnels et industriels doivent travailler ensemble afin de décloisonner la recherche biomédicale et de simplifier le paysage pour donner de la lisibilité aux acteurs de terrain.
D’autre part, l’appui à nos adhérents est une mission centrale du CNCR. L’expertise juridique sur la Convention Unique, la structuration de la coopération territoriale de recherche, la décentralisation/dématérialisation des essais et les différents textes législatifs et réglementaires, représentent une véritable compétence, sollicitée et appréciée. L’animation de plusieurs Groupes de Travail, dont ceux dédiés à la recherche clinique industrielle et à l’Europe, permettent aux correspondants des CHU et CH d’échanger sur leurs pratiques, de bénéficier d’une veille régulière sur les nouveautés ;
La filière Europe mérite d’être mieux structurée à l’échelle des hôpitaux pour aller chercher les financements d’excellence. En effet, la recherche hospitalière française compte un très bon taux de réussite aux appels à projets européens, mais relativement peu de dépôts par rapport aux autres pays de l’union.
Le CNCR joue également un rôle de facilitateur pour des Groupes de Travail (GT) structurés, comme le GT national Recherche Clinique – Biologie/Pathologie ou le GT des Centres de Ressources Biologiques des CHU. Ces activités de soutien doivent être poursuivies. Enfin, l’apport de la Cellule Bibliométrie est crucial afin d’évaluer quantitativement et qualitativement la production scientifique des CHU et CH et de disposer de leviers les mettant en valeur auprès des financeurs, des opérateurs et des pouvoirs publics.
Nombreux sont les défis à relever aujourd’hui, parmi lesquels figurent :
- le développement des nouvelles méthodologies des essais cliniques ;
- le financement des biocollections et des cohortes;
- la sécurisation des métiers et des expertises de demain, notamment la biostatistique et l’analyse des données ;
- le renforcement de la recherche transdisciplinaire, avec les grandes écoles, les SHS, les écoles de commerce… ;
- la poursuite de la territorialisation de la recherche;
- le soutien aux entrepôts de données de santé.
Croyez en mon entier dévouement pour porter la voix et défendre la recherche publique et l’innovation dans nos hôpitaux qui sont l’un des leviers majeurs d’attractivité pour nos structures.